Le drame du Vauquois – 1940

18 JUIN 1940 : le drame du Vauquois

( Parmi les nombreuses victimes , un jeune Guilviniste )

Les Allemands entrent en Bretagne…

18 au matin, 10h45 : Le général Robert Altmayer, chef de la Xe Armée, installé à Rennes, téléphone au vice-amiral Traub à la Préfecture Maritime « Les Allemands, une vingtaine de motocyclistes et quelques autos-mitrailleuses défilent en ce moment sous mes fenêtres. Attendez-vous à les voir arriver à Brest dans la soirée. »

La flotte de guerre reçoit l’ordre d’appareiller.  Le port de Brest se vide.

A 8 heures du matin le 18 juin 1940 l’armée allemande commence à traverser Rennes et fonce vers l’ouest. A Brest c’est la débandade, soldats et marins embarquent à la hâte sur les navires de guerre et cargos en partance. Ceux qui restent sabordent les bateaux incapables de prendre la mer, incendient les dépôts de carburant et détruisent tous les matériels militaires qui pourraient servir plus tard aux Allemands.

L’or de la Banque de France (900 tonnes) entreposé dans un bunker au Portzic est embarqué du 16 juin au soir au 18 juin à 18 heures sur les croiseurs-auxiliaires (paquebots armés) El Djezaïr, El-Kantara, Ville-d’Alger, Ville- d’Oran et sur le Victor-Schoelcher.
Les avisos de la Défense du littoral reçoivent l’ordre de prendre à leur bord les marins des batteries côtières et, une partie des archives du 2e dépôt de la Marine.
La deuxième escadrille d’avisos de la Défense du littoral est composée des navires : Somme, Suippe, Vauquois, Coucy, Elan, Commandant-Duboc et Commandant-Rivière.
L’aviso le Vauquois
A 16h45 la Suippe quitte Brest et se poste pour attendre le reste de la flottille près de la Vandrée. A 19h45 elle est rejointe par la Somme et le Vauquois. Une demi-heure plus tard, sans nouvelles des autres navires, deux des avisos mettent le cap vers le chenal du Four destination l’Angleterre, tandis que le commandant de la Somme décide de se joindre à un convoi de 14 sous-marins escortés par le Jules-Verne, convoi qui arrivera à Casablanca quelques jours plus tard.
Le Vauquois saute sur une mine
21h00: Le Vauquois qui navigue à 4/500m sur l’arrière de la Suippe et à 40 mètres plus à l’est, est secoué par une violente explosion. Il vient de toucher une des mines magnétiques dérivantes lâchées la veille par des avions allemands. Le navire se trouve alors à l’ouvert du port du Conquet, très près de la tourelle de la Vinotière. Le bâtiment se casse en deux à la hauteur de la cheminée, l’avant coule presque instantanément, l’arrière chavire et s’engloutit deux minutes plus tard tandis que les chaudières explosent.
La Suippe a stoppé aussitôt et ses embarcations descendent à la mer pour tenter de sauver les naufragés qui se débattent dans les épaves et le mazout.
Onze survivants sont recueillis par la Suippe, l’un d’entre eux décédera à l’hôpital de Falmouth.
21h55, une nouvelle déflagration fait bouillonner l’eau là où le Vauquois a disparu, ce sont sans doute ses grenades sous-marines qui ont explosé. Le capitaine de corvette Lewden, commandant la Suippe, considérant qu’il n’y a plus d’espoir de recueillir des hommes vivants, et conscient que son navire est lui-même très exposé, rappelle ses canots et s’éloigne vers l’Angleterre. (La Suippe touchée par une bombe allemande coulera le 14 avril 1941 devant Falmouth).
Bilan officiel du drame
Morts ou disparus :
– 7 officiers dont le capitaine de corvette Villebrun, commandant du navire.
– 21 officiers-mariniers
– 107 quartiers-maîtres et marins dont beaucoup des services à terre de l’Arsenal.
Parmi ces derniers , un jeune Guilviniste , Jean LE CLEAC’H

Jean Le Cleac'h
Jean Le Cleac’h

Le Vauquois

aviso Le Vauquois
aviso Le Vauquois

Le Vauquois construit en 1918 par les « Chantiers de la Loire » à Saint-Nazaire et mis en service le 12 août 1919. Du type aviso classe « Amiens », il porte le nom d’une commune de l’Argonne martyre de la guerre 14-18.

Principales caractéristiques :
850 tonnes, 72 mètres de long (ou 74,90 mètres selon les sources) pour 8,70 mètres de large, et 3,20 mètres de tirant d’eau. Puissance 5 000 chevaux fournie par deux chaudières au mazout, entraînant deux hélices. Vitesse 20 nœuds. Armement : deux canons de 138 mm, (ou de 145 mm selon les sources) un canon anti-aérien de 75 mm, quatre mitrailleuses et une vingtaine de grenades sous-marines.

Pendant la guerre civile d’Espagne, le Vauquois a escorté des convois, et assuré la libre circulation dans le sud du golfe de Gascogne pour les navires marchands , notamment ceux de la Compagnie « France Navigation ».