Denise et Basile LARZUL

Denise Larzul

A la suite des demandes de plusieurs associations d’anciens combattants et résistants et sur proposition de la commission extra-municipale des noms de rues du 24 février 2011, le conseil municipal de Quimper a favorablement délibéré le 11 mars dernier sur la dénomination du nouvel espace associatif construit sur le site de l’ancienne cuisine centrale, rue Saint-PoI-Roux, désormais baptisé « Espace Denise Larzul », du nom d’une ancienne résistante quimpéroise.

Denise Larzul, de son nom de jeune fille Denise Goyat, naît dans l’Orne en 1922 à Saint-Sulpice-sur-Rille. Elle demeure à Ergué­Armel lorsqu’elle s’engage dans la Résistance en novembre 1943. La jeune femme rejoint la 1ère. Cie dite « Sous-Marin Curie » du bataillon La Tour d’Auvergne des Franc-Tireurs et Partisans Français (F.T.P.F.). Bientôt recherchée par la Gestapo, elle doit entrer dans la clandestinité en juillet 1944 et re­trouve au maquis de Langolen son père Jean-Louis Goyat dont elle ignorait jusqu’alors l’engagement dans la Résistance.

Denise Goyat participe aux campagnes pour la libération de Quimper et du sud-Finistère, notamment celles de Concarneau, Telgruc et de la presqu’île de Crozon où elle est placée sous le commandement de Jean Mevel, son chef de compagnie. Comme infirmière volontaire, elle soigne les malades et les blessés tant à l’arrière que sur la ligne de front. Dans le relevé officiel des actions de résistance de Denise Goyat figure également sa participation à des attentats et des sabotages contre des dépôts d’essence de l’armée allemande, six déraille­ments de trains de munitions et de ravitaillement et diverses actions contre les services de l’administration de Vichy. Dans un rapport du 19 novembre 1944, son commandant de bataillon, le capitaine Kervarec, note que Mademoiselle Denise Goyat était chargée des archives secrètes de son bataillon. Elle seconde efficacement son chef de compagnie et le remplace même lorsque celui-ci est interné à la prison Saint-Charles, responsabilité rarement confiée à une jeune femme. Denise Goyat est promue le 1er novembre 1944 au grade d’adjudant temporaire par le chef départemental des F.F.I.,le colonel Berthaud.

Denise Goyat travaille après la guerre en tant que secrétaire dactylogra­phe et épouse un instituteur public, M. Basile Marie Larzul. Elle est aussi une sportive émérite dans les années de paix. On la retrouve, membre active, de l’association gymnique «  La Quimpéroise » où elle se distingue dans plusieurs disciplines notamment aux agrès et au basket dont elle fut capitaine de l’équipe féminine. Elle participe dans ces deux disciplines à de nombreuses compétitions dans la région quimpéroise et en Bretagne.
Denise Larzul décède à Quimper le 18 juin 2009.

Autre note, par Piero Rainero, à propos de Denise Larzul :

Denise Larzul, Goyat de son nom de jeune fille, est née dans l’Orne en 1922 et demeurait à Ergué-Armel (commune rattachée à Quimper en 1960). Elle s’engagea dès sa majorité en 1943 dans la Résistance à l’occupant nazi et à ses collaborateurs. Elle fut intégrée dans la 1ère compagnie « Sous-marin Curie » du bataillon « La Tour d’Auvergne » des FTPF de Quimper et sa région.

Recherchée par la Gestapo, elle entra dans la clandestinité et eut la surprise de retrouver au maquis de Langolen son père Jean-Louis Goyat dont elle ignorait jusqu’alors l’engagement dans la Résistance.

Elle participa aux combats pour la libération du Sud-Finistère, notamment ceux de Concarneau, de la presqu’île de Crozon et de Quimper, sous la direction de Jean Mével son chef de compagnie. Le relevé officiel des actions de résistance de Denise Larzul recense notamment des attentats (au moins à 6 reprises) contre des trains de munitions, de ravitaillement pour les nazis, diverses actions contre les administrations vichystes au service de l’occupant.

C’est en reconnaissance de cette participation active à la lutte contre les nazis et leurs collaborateurs que le Lieutenant-Colonel Berthaud, chef départemental des FFI la nomme au grade d’adjudant en exécution des instructions du Gouvernement français d’Alger.

Dans le rapport qu’il établit le 19 novembre 1944, le capitaine Kervarec commandant du bataillon « la Tour d’Auvergne » notait que mademoiselle Denise Goyat était détentrice des archives secrètes du bataillon qui lui avaient été confiées, avait réalisé des liaisons nécessaires à la bonne marche de la Résistance et participé aux combats pour la Libération. Infirmière bénévole, elle a également soigné, relevait-il, les malades et blessés, tant à l’arrière qu’en 1ère ligne. Il notait enfin dans son rapport qu’elle avait secondé son chef de compagnie et même remplacé celui-ci pendant son internement à la prison Saint-Charles de Quimper, et cela mérite d’être relevé dans des fonctions rarement occupées par une jeune femme à cette époque.

La Croix de Guerre avec étoile d’argent lui a été décernée par les autorités après la Libération.

Denise Goyat se marie après la guerre avec Basile Larzul, instituteur bigouden rencontré dans la Résistance qui fut par la suite directeur au CIO de Quimper.

Elle a par ailleurs été une sportive émérite dans les années d’après guerre. Membre active de l’association gymnique « La Quimpéroise », elle se distinguait dans plusieurs disciplines : les agrès, les barres parallèles notamment, et le basket dont elle fut pendant une longue période capitaine de l’équipe féminine. Elle participa dans ces deux disciplines à des nombreuses compétitions dans la région quimpéroise et en Bretagne.

Denise Larzul avait adhéré au Parti Communiste Français en 1946, elle était membre de la section de Quimper, d’abord à la cellule Ambroise Croizat des organismes sociaux où elle travaillait, puis à la cellule Arthur Quéinec qui rayonnait sur le quartier d’Ergué-Armel La Tourelle.

Elle est décédée le 18 juin 2009.

Une salle municipale porte son nom, « Espace Denise Larzul » dans son ancien quartier d’Ergué-Armel allée Louise Michel à Quimper.

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Basile LARZUL

Basile Larzul

Né le 29 septembre 1920 , Basile Larzul est jeune instituteur quand débute l’occupation allemande. Que faire ? Déjà de nombreux jeunes Guilvinistes et Bigoudens en général ont choisi le départ vers l’Angleterre ( voir l’article consacré aux « Clandestins de l’Iroise » de René Pichavant). Basile choisit de rester et de s’engager dans la Résistance. Il entre alors en clandestinité, et grâce à l’aide d’une parente, Mme Florestine Jeannès, Directrice d’école à Trégunc (1) il trouve refuge dans la ferme de la famille Péru. Pendant quelque temps il contribue au travail de la ferme, tout en cherchant à prendre contact avec la Résistance qui commence à s’organiser. Il y parvient et participe aux actions engagées par les maquis du centre-Finistère en tant que lieutenant FTPF. Revenu à Guilvinec à la Libération, il est, aux côtés de Yvon Morvan et Pierre Cossec, membre du « triangle » communiste, puis du Comité de Libération, qui vont diriger la commune dans l’attente du retour du Maire Marc Scouarnec, encore détenu .
Intégré dans les FFI avec son grade de lieutenant, il participe aux derniers combats de la Libération de la Bretagne et suit alors une formation militaire pour intégrer l’Armée régulière afin de poursuivre la guerre jusqu’à la signature de l’armistice , mais devant l’hostilité ouverte de certains militaires de carrière, il y renonce et reprend son métier d’instituteur public.
Il poursuit alors des études et devient Directeur du Centre d’Orientation Scolaire et Professionnelle de Quimper. Basile décède le 21 septembre 2000, à l’approche de son quatre vingtième anniversaire. Il a été inhumé à Quimper, le 23 septembre, en présence d’une foule nombreuse de parents et d’amis.
Son Collègue Roger Queignec, devait, quant à lui, retracer la carrière professionnelle de Basile et faire part à l’assistance de l’émotion et de la tristesse de tous ses Amis.
C’est durant la Résistance que Basile à connu Denise Goyat qu’il a épousée en 1945.

(1) Florestine Jeannès née Tanniou , originaire du Guilvinec, venait quelques mois auparavant de perdre son mari, Joseph Jeannés, instituteur également, qui, mitraillé par un avion allemand, alors que roulant à bicyclette en tant qu’estafette en mission, il circulait sur les rives du canal Albert en Belgique . Son corps repose au cimetière du Guilvinec