Corentine TANNIOU

Marie-Corentine  Tanniou-Dornic, à Pont L’Abbé

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Corentine Tanniou Dornic est la bigoudène située au centre, elle est entourée de Rol Tanguy (chef FFI qui a libéré Paris, ancien métalo né à Morlaix, ancien des Brigades Internationales), Paul Le Gall (futur secrétaire départemental du PCF Finistère Sud), Alain Signor, responsable communiste depuis l’avant guerre, résistant, député à la Libération, et Pierre Le Rose (archives Pierre Le Rose)

La fiche CVR (Combattants Volontaires de la Résistance) de Corentine Tanniou :
NICOLAS Marie-Corentine (TANNIOU), 16 novembre à Combrit, brodeuse à Pont L’Abbé.
FTP depuis le 1er octobre 1942. Agente de liaison, transporte des armes, explosifs, tracts. Arrêtée le 26 octobre 1942, internée à Quimper, Rennes puis Poitiers, libérée par les FFI le 30 août 1944

Un couple de Résistants de la première heure
Marie-Corentine et Pierre Tanniou 

Tanniou Corentine, née Nicolas le 16 novembre 1896, à Combrit était brodeuse à l’origine. Mariée en première noces à Albert Dornic, militant communiste, elle l’aide dans ses tâches militantes. Celui-ci décède en 1928, atteint d’une tuberculose contractée au front durant la guerre 14-18. Veuve, elle se remarie à Pierre Tanniou, né, quant à lui le 1er février 1888 à Pont-L’Abbé. Corentine et son mari adhérent au PCF dès le début de l’occupation allemande alors qu’ils sont déjà  « la boîte aux lettres » du PCF à Pont-L’Abbé depuis son interdiction par le gouvernement Daladier en septembre 1939.. Fin 1941 et en 1942, leur tâche était de recevoir à leur domicile, rue de la Gare à Pont-L’Abbé, des colis de tracts et de journaux ( «  l’Humanité » , « La vie ouvrière » et autres journaux et tracts du PCF clandestin et plus tard ceux du « Front National » ) venant de Paris par le train, via Quimper. Ils répartissaient tout ce matériel entre les groupes clandestins en Pays bigoudens. Qui pouvait imaginer que cette vieille petite bigoudenne transportait une telle « marchandise » dans son grand cabas ? Ils hébergent fréquemment des Résistants en mission. Fin 1942, Corentine et Pierre sont arrêtés en même temps par des policiers français. Corentine sera relâchée faute de preuves et d’aveux, après un séjour à la prison surpeuplée de Mesgloaguen à Quimper. Mais Pierre aura moins de chance et sera détenu à la prison de Quimper puis au camp de Pithiviers deux années durant, jusqu’à la Libération.

Biographie établie par Jean Kervision sur la base des biographies de l’ouvrage de Eugène Kerbaul : « 1918-1945 , 1640 militants du Finistère » 

Corentine est décédée à l’âge de 92 ans. Un article de la presse locale : Gaston Balliot : J’ai très bien connu Corentine à Pont L’Abbé mais hélas à l’époque je n’ai pas recueilli ses récits passionnants. Elle utilisait la réserve de son magasin rue Victor Hugo, prés de la gare de Pont L’Abbé, comme cachette pour la Résistance, et dissimulait dans son sac de bigoudène certains « objets illicites ».

On m’a apporté une cassette audio dans laquelle Corentine raconte « sa Résistance ». Cet enregistrement date de décembre 1979 – Corentine avait 83 ans – et la qualité audio n’est pas très bonne, j’ai donc ajouté une transcription téléchargeable en PDF (seuls quelques petits bouts de phrases peu audibles manquent).

Lien vers le fichier audio

Transcription de la cassette

Transcription d’un témoignage de Corentine Tanniou
recueilli par Yvonne Bouër dans les années 80

Corentine est abondamment citée également dans le livre de René Pichavant « Les clandestins de l’Iroise » tome 3, des pages 128 à 141.

Le « Monsieur Georges » dont parle Corentine est Venise Gosnat (voir sa biographie)

Quant à « Monique », son contact régulier, c’est probablement Simone Benoit – Granier de Lilliac, de Quimper, qui avait pris ce pseudonyme (ou « tante Simone ») (voir sa biographie).

Autres résistances

Marie-Corentine  Tanniou-Dornic, à Pont L’Abbé

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Corentine Tanniou Dornic est la bigoudène située au centre, elle est entourée de Rol Tanguy (chef FFI qui a libéré Paris, ancien métalo né à Morlaix, ancien des Brigades Internationales), Paul Le Gall (futur secrétaire départemental du PCF Finistère Sud), Alain Signor, responsable communiste depuis l’avant guerre, résistant, député à la Libération, et Pierre Le Rose (archives Pierre Le Rose)

voir sa biographie plus complète

GB : J’ai très bien connu Corentine à Pont L’Abbé mais hélas à l’époque je n’ai pas recueilli ses récits passionnants.
Elle utilisait la réserve de son magasin rue Victor Hugo, prés de la gare de Pont L’Abbé, comme cachette pour la Résistance, et dissimulait dans son sac de bigoudène certains « objets illicites ».


Corentin CARIOU

Corentin Cariou est né à Loctudy le 18 décembre 1898 dans une famille de marins-pêcheurs très pauvres. Il va en mer à 12 ans. Fait la guerre 14-18 dans la marine. Démobilisé, il quitte en 1923 le Finistère pour aller chercher du travail dans la région parisienne. Il entre à la Compagnie du Gaz la même année .Il adhère, également en 1923, au syndicat C.G.T.U. et au Parti communiste. D’abord surtout militant syndicaliste, il deviendra secrétaire du syndicat du Gaz pour la région parisienne de 1930 à 1933 puis membre du bureau régional de Paris-ville du P.C.F., élu conseiller municipal (com.) de Paris. En 1939 il participe dans la région parisienne à la réorganisation dans la clandestinité du P.C. qui vient d’être interdit par le gouvernement Daladier .

En 1940, au mois de juillet, juste après la débâcle, il vient dans le pays bigouden qui vit les premières semaines de l’occupation et y prend contact avec l’organisation clandestine du P .C. notamment avec Alain Le Lay, Vincent Larnicol et Louis Guenneau qu’il aide dans leur action illégale rendue particulièrement dangereuse par l’occupation allemande.

Il retourne dans la région parisienne en décembre 1940 et se voit confier des responsabilités importantes par la direction du P .C. clandestin (Jacques Duclos et Benoît Frachon). Arrêté en 1941, il est transféré au camp de concentration de Chateaubriand (44) puis remis aux Allemands,- qui l’ont réclamé- , par les autorités de Vichy. Détenu ensuite comme otage au camp de Compiègne, il est fusillé le 7 mars 1942.

En plus d’une rue à Paris et d’une station de métro son nom a été donné après la Libération à de nombreuses voies de localités de la banlieue parisienne.

A signaler que de nombreux militants ouvriers et résistants d’origine finistérienne (E Hénaff, Nédelec, Corentin Celton, Auffret, P. Lescop, etc.) ont également donné leurs noms à des voies de la région parisienne.

Les obsèques solennelles de Corentin Cariou, conseiller municipal de Paris, conseiller général de la Seine ; de Charles Michels, député; de Jules Auffret, conseiller général; de Mau­rice Gardette, de René Le Gall , de Leon Frot et Raymond Losserand, conseillers municipaux, et tous fusillés par les nazis, ont été célébrées le 1er novembre 1945 à Paris.

Il était utile de rappeler ici la mémoire d’un patriote exemplaire, d’un fils de Loctudy

E. Kerbaul, Bagnolet (93170).

D’après archives du P.C.F., de l’Institut M. Thorez, de l’Amicale des anciens des camps de Chateaubriand et de Voves, de l’Association nationale pour un Musée national de la Résistance. de l’Amicale des Veuves de fusillés, ainsi que des témoignages recueillis. .

In « LE TRAVAILLEUR BIGOUDEN » N° 73 de janvier 1978


Photos communiquées par Alain Cariou (de Loctudy)

Résistants_Loctudy_ret_red
Résistants à LoctudyDéfilé_résistants_LoctudyDéfilé des résistants à Loctudy
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Défilé sur les dunes de Poulguen
Attestation_FFI
Attestation de membre FFI

Vu sur la tombe de Noël L’Helgouarc’h sur le parvis de l’église de Loctudy.

Noël L’Helgouarch a été accusé d’avoir sectionné un câble de communication installé par les occupants allemands le long de la côte entre Loctudy et Lesconil. Il a été arrêté puis fusillé.

NoelLHelgouarch
Au cimetière de Loctudy, parvis de l’église

Ile Tudy

Le Jouet des Flots

Dans la nuit du 14 au 15 juin 1943, après quatre mois de stage en Angleterre et une opération esthétique de la face destinée à le rendre méconnaissable, Yves Le Henaff sera parachuté dans le Finistère avec son radio, le lieutenant canadien Vanier. Pendant huit mois, il sera en Bretagne l’infatigable animateur d’une mission d’évasion du réseau « TR jeune », dirigé par le capitaine Vellaud (dit Toto), et l’organisateur des liaisons maritimes avec l’Angleterre. C’est dans ce contexte que se situe l’opération « Dahlia ». L’objectif de cette mission consistait à exfiltrer vers l’Angleterre par la mer Pierre Brossolette, journaliste et homme politique, Emile Bollaert et Emile Laffont du Comité français de la Libération, le Commandant Jouhaud, d’autres résistants en particulier bretons, des aviateurs alliés (américains, anglais et belges), les trois officiers du réseau Dahlia : le lieutenant de vaisseau Yves Le Hénaff, le lieutenant canadien Vanier et, le lieutenant Cann, plus le lieutenant Challan-Belval des « TR » (appellation du contre espionnage offensif français à l’époque).

Les 32 membres de cette opération embarquent dans la nuit du 2 au 3 février 1944 sur une vieille pinasse le « Jouet des flots », achetée spécialement pour cette évasion à Douarnenez et convoyée à Concarneau pour être immatriculée avec un nouveau rôle d’équipage afin de tromper les Allemands

Malheureusement, le bateau s’échoue à Feunteun Aod en Plogoff, près de la pointe du Raz. Alors que les Allemands arrêtent une partie des rescapés, Yves Le Hénaff parvient à en évacuer quelques-uns vers Paris. Au cours de cette action, il est fait prisonnier par la Gestapo le 5 février à Audierne.

Incarcéré et torturé à Rennes pendant plusieurs mois, il meurt en juillet 1944 dans le wagon qui l’emmenait au camp de concentration de Dachau.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_Le_H%C3%A9naff

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