De très nombreux républicains espagnols ont dû fuir leur pays lors de la dictature franquiste. Ils ont trouvé refuge dans différentes régions, et certains en Finistère. Beaucoup d’entre eux ont tout naturellement continué leur combat contre le fascisme en participant à la Résistance en France.
Dans l’article de Louis Le Corre « Les années noires du pays bigouden » on lit : « Deux bataillons F.F.I. apparaissent: le “Bataillon Bigouden” et le .’Bataillon Antoine Volant”. Le Bataillon Bigouden a été rejoint par des déserteurs: 29 Russes, 3 aviateurs polonais et 3 Allemands.
S’y insère une section de Républicains espagnols. L’une de ces compagnies est recrutée à Plonéour, hors du canton de Pont-l’Abbé. Le 12 août, une action à Tréguennec coûte aux Allemands deux morts en combat et 72 prisonniers. »
Comme l’explique bien ici Alain Mila, dont la famille a été accueillie au Guilvinec, la guerre d’Espagne était le début de la 2e guerre mondiale, et la responsabilité des « démocraties occidentales » est grande. Ci-dessous son exposé, en février 2019, lors de la présentation de son livre « Une enfance retrouvée ».
Un article du journal Le Télégramme après la visite d’Alain Mila
– José Colina Quirce raconte son exil dans son livre « Exilés » , éditions Maison du Peuple de Morlaix
José Colina raconte la guerre d’Espagne, comment il est arrivé en exil à Brest, à Morlaix, à Plougasnou, comment les cheminots CGT ont fait échouer une tentative du gouvernement de les renvoyer en train vers l’Espagne, comment il est arrivé avec sa famille à l’Ile Tudy dans une ancienne conserverie désaffectée où les conditions d’hygiène étaient épouvantables, puis l’occupation vécue à Audierne…
Parmi les fusillés de Poulguen on trouve Joseph Moreno, 29 ans, de son vrai nom Antonio Garcia Martin
Antonio Garcia Martin est né le 13 juin 1914 à Casavieja. Il participe à la guerre d’Espagne dans l’armée du Centre. Il rentre en France en février 39. Après avoir été interné dans les camps de Saint-Cyprien et Le Barcarès, il intègre la compagnie de travailleurs étrangers basée dans l’Yonne. A Varennes.
En 1941, il s’engage dans la résistance française et participe notamment aux sabotages de trains et à la distribution de tracts.
Dès lors, il sera activement recherché sur tout le territoire français et devra se cacher tout en prenant un faux nom. Joseph Moreno.
En juin 43, il se retrouve à Lorient, puis à Rennes et ensuite à Brest où tout en exerçant le métier de cordonnier, il devient le responsable d’un groupe de résistants espagnols appelés Los Deportistas, (les sportifs en français).
Onze de ces résistants seront arrêtés le 28 mars 44 à Brest par la Gestapo suite à une dénonciation.
Parmi eux, Antonio alias Joseph, qui sera torturé mais qui ne dénoncera pas ses compagnons de lutte. Il sera incarcéré à Pontaniou puis déféré à la prison St-Charles de Quimper avant d’être fusillé à Poulguen (commune de Penmarc’h).
Afin de venir en aide aux républicains espagnols lâchement abandonnés à leur sort par les gouvernements français et britanniques, le Parti Communiste Français avec l’Internationale Communiste contribuèrent à mettre en place une compagnie de navigation appelée France Navigation
On notera que des bigoudens naviguaient dans cette compagnie France Navigation créée par le Parti Communiste pour aider les républicains espagnols : Jean Le Brun, futur maire du Guilvinec était officier radio, Jean-Marie Kervision, père de Jean Kervision, Jean Louis Stéphan, de Penmarc’h, sur le « Saint Malo »..
Les Brigades de la mer, Un ouvrage de Dominique Grisoni et Gilles Hertzog paru en 1979, relatent l’histoire secrète de cette compagnie de navigation, France Navigation, créée en France à l’instigation du PCF et de l’Internationale Communiste pour aider la République espagnole.
France Navigation, une épopée rouge, par Gérard Streiff, publié par le PCF en 2021
Quelques documents sur les réfugiés espagnols dans notre région
L’association MERE 29, Mémoire de l’Exil Républicain Espagnol dans le Finistère, regroupe des informations.
Antonio Escalera Toro est né en 1939 à Pont L’Abbé où sa famille était venue se réfugier
Le livre d’Isabelle Le Boulanger « L’exil espagnol en Bretagne », éditions Coop Breizh
Le livre de Gabrielle Garcia « Resistir, Les Républicains espagnols en Bretagne »
Un article du Télégramme (18 fevrier 2019) « quand les exilés espagnols arrivaient à Quimper en 1939
Quand les réfugiés espagnols étaient accueillis au Guilvinec, un article du Télégramme du 20/02/2019
Un article de Ouest France en 2016
Un article du Télégramme en février 2019
Un article de Claude Péron dans le n°38 de juillet 2017 de la revue Cap Caval
L’arrivée des premiers réfugiés espagnols en 1937, par Benoit Quinquis
Un article d’un site « espagnols en Bretagne »
En 1939 une quarantaine de familles de républicains espagnols ont été accueillies au Guilvinec (4000 dans le Finistère).
Par contre à Loctudy il a fallu l’intervention du préfet pour que des réfugiés soient accueillis au domaine du Dourdy, le maire réactionnaire De Penfentenyo ayant refusé.
Récit, Histoire, Souvenirs, et liens avec l’actualité, par Alain Mila (voir ci-dessus la conférence de février 2019)
Quels autres liens :
http://www.cazarabet.com/conversacon/fichas/fichas1/gabrielle.htm
http://www.utl-morlaix.org/2017/10/04/les-refugies-republicains-espagnols-dans-le-finistere/
La lettre à Gabrielle, documentaire, présentation
Film d’Alain Gallet, La lettre à Gabrielle est l’histoire d’une petite bretonne, Gabrielle, qui se construit très tôt un imaginaire à travers les silences d’un père et des allusions furtives à un passé mystérieux et un pays lointain… l’Espagne !
L’histoire d’une relation forte entre un père, réfugié républicain espagnol, et sa fille, qui, devenue femme, cherche à retracer patiemment son parcours et à le réhabiliter, lui et ses camarades de combat.
De la Bretagne à l’Andalousie, nous suivons Gabrielle Garcia en un road-movie douloureux sur les traces d’un père aimé, qui, Franco au pouvoir, jamais ne pourra ni ne voudra retourner en Espagne. Et Gabrielle se confie, au gré des lieux…
http://www.lesamisdelaresistancedufinistere.com/l’exil espagnol en Bretagne
Un article du Télégramme de mars 2019 : « 1939 La Bretagne accueille des réfugiés espagnols »
2 expositions itinérantes constituées de panneaux circulent dans notre région
– Celle de l’association MERE29
Exposition « Les réfugiés espagnols dans le Finistère, de la guerre d’Espagne à nos jours »
– Celle de l’UL CGT du pays de Morlaix
Élaborée par l’IHS CGT (Institut d’Histoire Sociale) – CGT maison du peuple Morlaix.
Voici quelques photos extraites de ces panneaux :